Pensez à Vivre, une mise au vert philosophique à Bütgenbach avec Dominique Collin & Jean-Michel Longneaux
Vous connaissez le proverbe latin : « Vivre d’abord, philosopher ensuite » ? Eh bien, ce n’est pas l’avis du philosophe qui fait sienne la formule de Montaigne : « Mon métier et mon art, c’est vivre ». Pour faire ce métier et y appliquer tout son art, le philosophe s’emploie à penser, convaincu qu’il est, qu’il faut bien penser pour bien vivre, et même que penser et vivre s’enrichissent mutuellement : penser rend plus vivant et vivre donne à penser. C’est la raison pour laquelle le philosophe recommande : si tu veux vivre vraiment, pense à vivre. Car il sait aussi qu’on peut être gagné par ce qu’il appelle le « mal de survie », quand la quantité de mort (échec, perte, remords, regrets, etc.) que l’on porte en soi atteint son point de saturation. Or, c’est parce que nous ne voulons pas juste survivre, mais vivre vraiment qu’il nous faut trouver des « raisons de vivre » que n’atteint pas le « mal de survie ». Et comme ces « raisons » ne vont pas de soi, il nous faut les découvrir en pensant et tirer de ces pensées de quoi s’approprier la magnifique confession de Cervantes : « Je vis de mon désir de vivre ».